Qui en veut à Britney?

Qu’est ce qui traverse les synapses tortueuses de Jean Rolin ? Une enquête drolatique version fin de trip au LSD ourlée de références littéraires et musicales.

 

 

« Le ravissement de Britney Spears » est le parcours d’un agent français envoyé à Los Angeles pour déjouer les menaces d’enlèvement qui pèsent sur la star de la pop la plus célèbre au monde. L’espion déambule donc dans la mégalopole.

Du Château Marmont, au Four Seasons en passant par les bars de Sunset Boulevard, on redécouvre quelques lieux emblématiques. L.A est un élément central du livre, la description des rues, des immeubles, des cafés est si proche du réel que l'on a l'impression d’y être.

 

Concernant Britney ? Le livre n'est pas une biographie croustillante à propos de l'artiste à qui l'on doit les chansons aux noms évocateurs « Oups... I did it again », ou encore « Baby one more time ». On se repaît toutefois de quelques anecdotes à propos de la baby star et de ses copines. Jean Rolin, s'est d'ailleurs bien documenté pour quelqu'un qui n'a pas été biberonné aux tubes des stars de la pop. Britney parcourt des kilomètres en voiture sans réel but avéré. Lindsay Lohan constamment saoule se fait refouler des lieux les plus hypes, Katy Perry, une espèce « d’erzatz » de danseuse de cabaret burlesque, affole avec ses seins démesurés.

 

L’agent, sorte d’alter ego loufoque de l’écrivain est un véritable anti-héros. Clopeur invétéré, concupiscent au contact des égéries peroxydées en uniforme (Louboutin, Blackberry, et tenues racoleuses) échoue finalement dans sa surprenante mission et finit au poste frontière de Murghab, proche du Tadjikistan, depuis lequel il livre ce récit.

 

Jean Rolin décrit avec génie l’ennuie. Un vague sentiment dépressif flotte tout au long de la lecture. Dans l’écriture il y a de l’espièglerie et beaucoup de cynisme aussi. Preuve en est, le personnage de « Fuck », un paparrazzi connu pour avoir introduit le « paparazisme aggressif » à Hollywood et dont le surnom est en fait l’acronyme d'un patronyme aristocrate français, François-Ursule de Curson-Karageorges. Les personnages du livre qui flottent tous plus ou moins entre deux monde, l'asilaire et le carcéral, sont la traduction d’un monde en perte de repères que l’écrivain-journaliste décrit avec tant d'acuité. On est baigné dans un univers qui ressemble en quelque sorte aux textes de Britney Spears : à premier vue d’une indigence rare mais qui laisse transparaitre certaines réalités partagées par de nombreuses personnes en quête d’identité. I must confess that my loneliness is killing me now.

Comments or opinions expressed on this blog are those of the individual contributors only, and do not necessarily represent the views of FRANCE 24. The content on this blog is provided on an "as-is" basis. FRANCE 24 is not liable for any damages whatsoever arising out of the content or use of this blog.
0 Comments

Poster un nouveau commentaire

Le contenu de ce champ ne sera pas montré publiquement.
  • Aucune balise HTML autorisée

Plus d'informations sur les options de formatage

CAPTCHA
Cette question vous est posée pour vérifier si vous êtes un humain et non un robot et ainsi prévenir le spam automatique.